Afrique
Botswana
-
Classement 2024
79/ 180
Score : 59,78
Indicateur politique
80
49.90
Indicateur économique
97
42.56
Indicateur législatif
103
57.28
Indicateur social
61
69.56
Indicateur sécuritaire
82
79.59
Classement 2023
65/ 180
Score : 64,61
Indicateur politique
84
55.63
Indicateur économique
67
50.44
Indicateur législatif
103
58.07
Indicateur social
48
78.79
Indicateur sécuritaire
69
80.14

Les graves exactions contre les journalistes ont diminué ces dernières années au Botswana. Mais de nombreux obstacles entravent encore l’exercice du journalisme dans le pays. 

Paysage médiatique

Les médias d’État sont encore loin de remplir la mission de service public d’information et restent sous l'influence du pouvoir. Un projet visant à transformer la radiotélévision d’État en média de service public plus indépendant du pouvoir a récemment été rejeté. Il existe un journal public et douze journaux privés, dont quatre appartiennent au seul groupe Mmegi Investment Holdings. Sur les cinq radios en activité, trois sont privées. Le pays compte également plusieurs chaînes de télévision privées, notamment en ligne, mais pas de radios communautaires.

Contexte politique

Les médias publics sont contrôlés par le pouvoir, le cabinet de la présidence déterminant la politique éditoriale de la radiotélévision nationale. Le travail des médias privés audiovisuels est surveillé par l'Autorité de régulation des communications du Botswana (Bocra), qui dépend directement du gouvernement. Les autorités utilisent également la publicité, gérée par la présidence, pour exercer une pression politique sur les médias privés. 

Cadre légal

Le Media Practitioners Act de 2008 a été abrogé en 2022 au profit du Media Practitioners’ Association Act, afin de mieux protéger la liberté et l'indépendance des médias. Celui-ci contient cependant une disposition rendant obligatoire l’affiliation d’un journaliste et d’un média à une organisation locale, ce qui est perçu comme discriminatoire. La loi sur l’accès à l’information n’a toujours pas vu le jour. La crise sanitaire a entraîné un durcissement de l’arsenal législatif. Toute publication d’informations relatives à la Covid-19 provenant d’une autre source que le directeur des services de santé ou de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) expose son auteur à une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison.  

Contexte économique

Le développement des médias est limité par la taille réduite du marché publicitaire, dominé par l’importance de la commande publique. Le pays ne dispose pas de réglementation régissant la publicité dans les médias. La répartition n’est pas équitable, puisqu’elle dépend du degré d’alignement sur la ligne gouvernementale. Beaucoup de médias privés du pays s'appuient sur les revenus publicitaires pour survivre. Cependant, la publicité financée par des fonds publics peut être utilisée à mauvais escient, comme outil d’influence et de contrôle. L’opposition a accusé certains médias privés d’être à la solde du gouvernement qui leur avait octroyé des annonces. La perte des revenus publicitaires qui a suivi la crise de la Covid-19 a alimenté l’autocensure des médias, qui cherchent à conserver des annonceurs. 

Contexte socioculturel

L’accès des femmes à des postes à responsabilité dans les médias est très faible. Deux des treize journaux du pays, The Botswana Gazette et The Voice Newspapers sont dirigés par des femmes.

Sécurité

Après la détérioration alarmante de la liberté de la presse sous l’ancien président Ian Khama, la situation s’est nettement améliorée depuis 2018 et l’arrivée au pouvoir du président Mokgweetsi Masisi. Si les arrestations et la détention de journalistes sont peu fréquentes, les services de sécurité peuvent se rendre coupables de violences envers les journalistes, notamment lors de manifestations. Les services de renseignement utilisent des logiciels espions pour écouter les journalistes, qui sont fréquemment victimes de campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux. Le matériel des journalistes – y compris les téléphones portables, les appareils photo et les ordinateurs portables – sont souvent saisis sans aucun mandat ni base juridique.