Classement 2024
9/ 180
Score : 84,01
Indicateur politique
8
87.78
Indicateur économique
11
72.32
Indicateur législatif
27
78.85
Indicateur social
11
85.20
Indicateur sécuritaire
4
95.92
Classement 2023
12/ 180
Score : 84,4
Indicateur politique
10
87.42
Indicateur économique
15
72.79
Indicateur législatif
37
77.95
Indicateur social
4
92.33
Indicateur sécuritaire
15
91.52

Alors que la Suisse offre, dans l’ensemble, un environnement très sûr et protecteur pour les reporters, la liberté de la presse doit affronter, depuis quelques années, un climat politique moins favorable que par le passé. Cette tendance s’est traduite par les décisions du Parlement de limiter la marge de manœuvre du journalisme d’investigation et par les pressions sur le financement des médias publics.

Paysage médiatique

Si le paysage médiatique suisse est marqué par un service public audiovisuel fort (SSR-SRG), et une presse écrite traditionnellement très diversifiée, cette dernière subit depuis plusieurs années les effets d’une concentration inédite liée à la mutation numérique et à ses conséquences. Parmi les principaux titres de la presse écrite figurent, en Suisse francophone, 24 heures, la Tribune de GenèveLe Temps, La Liberté et, en Suisse alémanique, BlickTages-AnzeigerNeue Zürcher Zeitung et Basler Zeitung.

Contexte politique

Les journalistes suisses restent à l’abri des pressions politiques, malgré la proximité entretenue par quelques médias avec certaines formations politiques. Le service public audiovisuel, en particulier, dispose de solides garanties contre l'ingérence du pouvoir politique dans la conception des programmes. Cependant, des critiques fortes se multiplient quant à un prétendu manque de pluralisme sur ses chaînes.

Cadre légal

Si les journalistes opèrent dans un environnement législatif globalement respectueux de la liberté de la presse, certaines lois sont problématiques. En 2022, le Parlement fédéral a approuvé un durcissement des “mesures provisoires” permettant un blocage préventif de contenus journalistiques par la justice. D’autre part, les tentatives de corriger les effets d'une loi – qui fait figure d'exception suisse – pénalisant la diffusion d'informations couvertes par le secret bancaire, sont restées vaines. Cette loi avait dissuadé les médias helvétiques de participer à SwissLeaks, les révélations, en 2015, sur un système international de fraude fiscale. 

Contexte économique

La concentration des médias et la tendance à la réduction des effectifs des rédactions ont augmenté au cours des dernières années. Cette évolution s’est particulièrement ressentie dans le secteur de la presse locale, dont plusieurs titres ont disparu ou ont été rachetés par de grands groupes de presse qui dominent le marché. Après l’échec du référendum sur un projet d’augmentation des subventions publiques aux médias, toute tentative en ce sens semble bloquée politiquement. Le gouvernement entend baisser le montant de la redevance audiovisuelle d’environ 15 %, et une proposition de référendum (“initiative populaire”) veut la réduire d’un tiers.

Contexte socioculturel

Certains mouvements de la société civile peuvent, à travers leurs actions, renforcer des contraintes culturelles poussant à des formes de censure ou d’autocensure. C’est ainsi qu’au cours de l’année 2021, des militants antiracistes ou se réclamant de mouvements féministes ou LGBT ont adressé à quelques médias des appels au retrait de certains contenus, notamment satiriques. Dans un cas, ces demandes auraient été suivies d’une détérioration matérielle des véhicules de fonction d’une rédaction dans une tentative d’intimidation.

Sécurité

Après les débordements constatés lors de la crise sanitaire – des journalistes ayant été régulièrement pris à partie par des activistes opposés aux mesures prises pour lutter contre la pandémie de Covid-19 –, la situation sécuritaire est largement revenue au calme.