Afrique
Niger
-
Classement 2024
80/ 180
Score : 59,71
Indicateur politique
68
54.35
Indicateur économique
87
44.58
Indicateur législatif
68
67.69
Indicateur social
68
67.50
Indicateur sécuritaire
107
64.42
Classement 2023
61/ 180
Score : 66,84
Indicateur politique
60
62.68
Indicateur économique
118
41.60
Indicateur législatif
62
69.54
Indicateur social
67
74.03
Indicateur sécuritaire
36
86.35

Le coup d’État de juillet 2023 a été le catalyseur d’importantes violations de la liberté de la presse dans le pays. L'environnement économique des médias s’est fortement dégradé. 

Paysage médiatique

La fin du monopole d’État sur les médias en 1991 a favorisé le développement du paysage médiatique nigérien et permis l’arrivée des premiers hebdomadaires indépendants diffusés dans la capitale, Niamey, comme HaskéLe Républicain ou Le Démocrate. La première radio privée (R&M) et la première télévision privée (RTT) voient respectivement le jour en 1994 et 2000. En 2022, le pays compte 67 radios privées, 198 radios communautaires ou associatives, 15 chaînes de télévision privées et 16 sites d’information. LibérationTamtaminfo et NigerDiaspora comptent parmi les plus fréquentés.

Contexte politique

L’indépendance de l’information sur les chaînes publiques de télévision et radio n’existe pas, et elle demeure rare sur les chaînes privées. Le poids de l’ingérence éditoriale des autorités s’est accentué avec l’arrivée au pouvoir de la junte en juillet 2023. En janvier 2024, le ministère de l’Intérieur a retiré l'autorisation d’exercice de la Maison de la presse. De plus, après que cette organisation faîtière des associations de journalistes a dénoncé les violations de la liberté de la presse aux premières heures du coup d’État, son président s’est vu notifier le refus du renouvellement de son bureau. 

Cadre légal

L’adoption d’un Code de la presse en 2010 a été une avancée majeure pour la protection des journalistes, mettant fin aux peines privatives de liberté pour les délits de presse. Pour autant, cette loi plus protectrice est régulièrement contournée. Certains journalistes sont encore arrêtés, voire condamnés à des peines de prison pour leurs enquêtes sur des faits de corruption.

Contexte économique

L’environnement économique au Niger favorise les médias publics, qui bénéficient du soutien de l’État alors que les organes privés souffrent d’une grande précarité économique. Celle-ci s’est accentuée avec les sanctions imposées par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) depuis le coup d'État de fin juillet 2023. La chute des recettes, avec le manque d'annonceurs et les faibles ventes, ainsi que les coûts élevés de l’impression et le développement des réseaux sociaux menacent la survie des journaux. Nombre d’entre eux disparaissent. Les radios privées n’échappent pas à cette fragilité, et seules quelques chaînes de télévision arrivent à tirer profit du marché publicitaire. Cette précarité financière fragilise aussi les journalistes, exposés à la corruption. 

Contexte socioculturel

Musulmane et traditionnelle, la société nigérienne accepte difficilement de débattre dans les médias de la question de l’islam et de certains sujets de sociétés tels que la sexualité, l’accès aux contraceptifs et l’adultère. L’autocensure concernant ces sujets est systématique. L'accès aux informations concernant le terrorisme ou les migrants se révèle très difficile. 

Sécurité

Les attaques et menaces envers les journalistes ne sont pas rares, surtout depuis l’arrivée au pouvoir de la junte : des atteintes à la liberté de la presse ont été observées dès juillet avec des attaques contre des journalistes locaux et internationaux. Les signaux de RFI et France 24 ont été coupés une semaine après le coup d’État. Les journalistes de médias internationaux ont été ciblés par des attaques. La journaliste nigérienne Samira Sabou a été interpellée en septembre 2023 et est restée en détention secrète pendant huit jours, notamment pour "diffusion de données de nature à troubler l'ordre public".

Exactions en temps réel au Niger

Baromètre
Tués depuis le 1er janvier 2024
0 journalistes
0 collaborateurs des médias
0
Détenus à ce jour
1 journalistes
0 collaborateurs des médias
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