Afrique
République centrafricaine
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Classement 2024
76/ 180
Score : 60,12
Indicateur politique
87
48.55
Indicateur économique
84
44.97
Indicateur législatif
78
64.42
Indicateur social
86
62.90
Indicateur sécuritaire
80
79.76
Classement 2023
98/ 180
Score : 57,56
Indicateur politique
99
53.39
Indicateur économique
74
49.02
Indicateur législatif
86
63.88
Indicateur social
78
66.56
Indicateur sécuritaire
112
54.97

Dans un pays où l’insécurité persiste depuis la fin de la guerre civile, journalistes et médias continuent à être pris en étau entre les groupes armés et les autorités, dont le rapprochement avec le pouvoir russe s’est accompagné d’une propagation importante de la désinformation.

Paysage médiatique

Il n’existe que deux chaînes de télévision en République centrafricaine (RCA), où la radio demeure le média dominant, avec plusieurs dizaines de stations sur tout le territoire. Radio Ndeke Luka, l’un des rares médias à diffuser une information respectueuse des faits et des sources – à l’instar du Réseau des journalistes pour les droits de l’homme (RJDH) et de quelques associations de blogueurs et de journalistes faisant du fact-checking fait régulièrement l'objet de pressions. Sous influence et non distribuée en dehors de la capitale, Bangui, la presse écrite, qui compte une soixantaine de titres, se résume souvent à des articles d’opinion, des rumeurs ou des campagnes de calomnies.

Contexte politique

Malgré leurs très faibles moyens et investissements, les médias publics, aux ordres de l’exécutif, demeurent influents. Le Haut Conseil de la communication est accusé par la profession de prendre des sanctions arbitraires, quand celles-ci ne sont pas directement prises par le gouvernement. Les tentatives d’intimidation de certains médias indépendants sont courantes : en 2022, après la diffusion de plusieurs enquêtes mettant à nu des failles dans la gouvernance du pays, le ministre de la Communication a informé l'une des principales radios indépendantes du pays que le cadre de partenariat avec le gouvernement serait revu, ainsi que le montant des taxes qu’elle devait verser.


 

Cadre légal

Une nouvelle loi sur la liberté de communication a été adoptée en 2020 en remplacement d’un texte qui datait de 2005. Plutôt protectrice en théorie, elle ne permet pas de pratiquer un journalisme indépendant et de qualité dans les faits. En octobre 2022, un projet de loi prévoyant une pénalisation des délits de presse et un contrôle gouvernemental du régulateur des médias a marqué une régression de la liberté de la presse, dans un contexte d’attaques récurrentes contre les journalistes. 

Contexte économique

La pauvreté et l'insécurité rendent le développement des médias difficile. Les journalistes centrafricains évoluent dans une très grande précarité. Les per diem remis par les organisateurs d’événements constituent souvent la principale ressource financière des reporters. Depuis leur arrivée en 2018, les Russes ont créé une radio et mis la main sur de nombreux médias et blogueurs qui diffusent de la propagande et relayent de fausses informations, principalement ciblées contre la France et les journalistes français présents sur place.

Sécurité

Dans un pays où la majorité du territoire échappe au contrôle de l’État, les autorités ont de plus en plus de mal à tolérer la critique. Les journalistes qui interviewent les différents protagonistes du conflit sont régulièrement traités d’espions ou de complices des bandes armées. Les violences, pressions, menaces et cyberharcèlement à leur endroit sont fréquentes. Les journalistes critiques du pouvoir peuvent être victime de menaces et d’agressions, à l’instar du journaliste indépendant Fiacre Salarié, ou de détention arbitraires. Lorsque des crimes sont commis contre des journalistes, l’impunité est totale et la liste des victimes ne cesse de s’allonger : Elisabeth Blanche Olofio, Désiré Luc Sayenga, René Padou, la photoreporter française Camille Lepage, ou encore les journalistes Eric Ngaba du site d’information Ndjoni Sango, Christian Azoudaoua du journal Le Charpentier, et Landry Ulrich Nguéma Ngokpélé du Quotidien de Bangui