Afrique
Guinée équatoriale
-
Classement 2024
127/ 180
Score : 46,49
Indicateur politique
137
33.62
Indicateur économique
161
31.46
Indicateur législatif
142
40.96
Indicateur social
129
49.05
Indicateur sécuritaire
88
77.38
Classement 2023
120/ 180
Score : 50,35
Indicateur politique
136
43.85
Indicateur économique
138
36.93
Indicateur législatif
104
57.92
Indicateur social
150
39.58
Indicateur sécuritaire
87
73.47

En Guinée équatoriale, les médias sont muselés et la censure préalable est de mise dans ce pays gouverné depuis plus de 40 ans par le même homme.

Paysage médiatique

Il n’existe pas de réel pluralisme des médias en Guinée équatoriale. La population s’informe principalement avec la Radiotélévision de Guinée équatoriale (RTVGE), média d’État contrôlé par les autorités. La seule chaîne "privée" du pays, la radio-télévision Asonga, appartient au fils du président, Téodorin Obiang, actuel vice-président. Toutefois, le statut importe peu, les deux chaînes jouant le même rôle de propagande en faveur du régime. Elles ne connaissent de grande audience que lors des éditions des journaux. Les médias avec signal satellitaire ou par câble sont désormais les plus regardés. Une évolution encourageante a également été observée ces dernières années, avec l’apparition de médias en ligne offrant une information qui échappe, en partie, au contrôle des autorités.

Contexte politique

Le pouvoir contrôle étroitement les organes de presse. Aucun média indépendant n’est établi, et les autorités peuvent révoquer les reporters qui ne respectent pas la censure qu’elles imposent. Au niveau des médias d'État, les informations dignes d’intérêt portant sur les pandémies, et les graves accidents de circulation sont reléguées au second plan. En février 2023, les autorités ont imposé aux journalistes voulant couvrir l’épidémie de fièvre hémorragique de Marburg dans le pays de présenter au personnel médical une autorisation signée par le ministère de la Santé. Les journalistes étrangers se voient souvent refuser l’entrée dans le pays. Enfin, aucun organe de régulation des médias n'existe encore en Guinée équatoriale.

Cadre légal

Le cadre légal dans lequel travaillent les journalistes équato-guinéens est l’un des plus durs du continent. Les délits de presse ne sont pas dépénalisés et les poursuites pour calomnie ou diffamation restent fréquentes, entraînant une autocensure permanente. De nombreuses dispositions rendent difficile l’accès à l’information, droit pourtant garanti par la Constitution. 

Contexte économique

La situation économique des médias les empêche de fonctionner en toute indépendance. Les subventions de l’État, très maigres, ne bénéficient pas à tous les acteurs. Dans ces conditions, il est presque impossible de créer un média centré sur la qualité de l’information. Les salaires dérisoires des journalistes les exposent à la corruption.

Sécurité

En Guinée équatoriale, les journalistes sont quotidiennement menacés et intimidés et font l’objet de détentions arbitraires. Ils sont régulièrement placés sur écoute et ont besoin d’une autorisation spéciale pour se déplacer dans certaines zones. Les sanctions sont utilisées pour maintenir les rédactions aux ordres. En 2021, quatre journalistes ont ainsi été suspendus des antennes de la TVGE pour avoir critiqué le comité technique de surveillance et de lutte contre la Covid-19. Les rares journalistes qui tentent de produire des informations indépendantes sont considérés comme des "ennemis du régime” et subissent des menaces quotidiennes. L’impunité est totale pour les auteurs d’actes de violence contre les professionnels des médias.